Lectures - 2013
28 janvier 2013
LE CRI
lecture d'un texte de Eugenia Atienza
lundi 28 janvier 2013
à 21h au Théâtre Darius Milhaud
C'est la nuit.
Une enfant s’est réfugiée dans un square. Assise sur un banc elle attend que le jour se lève. Une adulte la voit et décide de rester auprès d‘elle jusqu'au jour. Entre elles naît parfois un dialogue qui traverse la vie à rebours et où se croisent la famille, le père, la folie de la mère, le pays d'avant, la jalousie, etc ...
Qui sont-elles ? Et si elles n’étaient qu’une ?
Cette rencontre serait-elle surnaturelle ? Alors le surnaturel permet la rencontre et elles passeront ensemble de la nuit au jour, de l'ombre à la lumière.
lecture dirigée par Marie Josée Brakha
avec Catherine Ferré et Claire Butard
Eugénia Atienza
discute avec les comédiennes et le public
Marie Josée,
Merci vraiment d'avoir proposé une mise en voix de mon texte « Le cri » J'avais plutôt imaginé diriger une lecture de mon texte et je me suis prêtée à la proposition car il faut bien prendre de la distance avec notre écriture. Je suis venue à cette soirée de lecture sans savoir du tout ce qui s'était « tramé » mais très curieuse. Et puis le soir était là, j'étais assise avec les autres personnes qui découvraient ce texte, je m'étais engagée à prendre des notes, et la lecture a commencé. D'abord il m'a fallu un certain temps pour entendre ces voix sur ces mots. Et puis peu à peu le dialogue m'est parvenu. Les comédiennes, Claire Butard et Catherine Ferré, ont permit à ce texte d'être entendu de tous.
J'ai été agréablement déroutée, ce n'est pas si simple de laisser son texte partir vers une aventure surprise ! Merci bien sûr à Marie Josée sans qui je n'aurai pas vécu cette expérience enrichissante. Merci enfin au public curieux et chaleureux réuni par l'association Des mots et des Actes. Longue vie à cette aventure et bravo !
Eugénia Atienza
25 février 2013
JOHNNY-MISÈRE
lecture d'un texte de Sonia Ristic
lundi 25 février 2013
à 21h au Théâtre Darius Milhaud
Dans un bidonville vivote un drôle de bonhomme, pauvre mais heureux, généreux avec tous les amis qui l’entourent, Johnny-Misère. Face à eux, les cadres marketing de la chaîne d'hypermarchés «Konsomakrédi» sont prêts à tout pour stimuler leurs ventes. Trois fées, désobéissantes à leur hiérarchie, décident de s'en mêler en accordant trois vœux à Johnny-Misère. Les trois vœux bien étranges que notre héros formule vont, contre toute attente, lui permettre non seulement de venir à bout des plans machiavéliques des rapaces de «Konsomakrédi», d'offrir une meilleure vie à ses proches mais aussi de piéger La Mort.
Sonia Ristic s’est très librement inspirée du conte populaire « Le Forgeron et la mort » pour écrire sur ce que la mort n'emportera jamais, la misère.
lecture dirigée par Marie Josée Brakha
avec :
les Konsomakredi : Claire Butard, M-A P,
Daniel Counillet,
les fées : Marie-Émilie Michel, Anne Arovas, Clémence Mercier,
Johnny et Marie pauvresse : Lionel Mur, Claire Tatin,
les voisins : Donatelle Medina, Philippe Duchesnay, Angèle Lemort,
la mort : Jérôme Decourcelles
18 mars 2013
UN DIVAN POUR LA SCÈNE
lecture d'un texte de Jean-Luc Solal
lundi 18 mars 2013
à 21h au Théâtre Darius Milhaud
Colombe vient consuter Vincent, thérapeute, pour un mal-être autant professionnel que personnel. Elle répète le grand monologue d’Elvire dans le Dom Juan de Molière avec son metteur en scène, Erwann. Le théâtre et sa relation avec ce dernier est le matériau thérapeutique principal de la cure : que cherche Erwann ? Colombe, sous sa direction équivoque, rejoue inconsciemment sa vie passée et répète le vécu douloureux de ses rapports avec les hommes.
Parallèlement, Vincent est lui-même supervisé par Charles avec qui il essaie de comprendre la relation difficile et orageuse qu’il entretient avec une de ses amies, Julia.
Sauront-ils l’un et l’autre dépasser les blessures et les impasses de leur histoire ?
lecture dirigée par Marie Josée Brakha
avec :
Jean-Luc Solal
vient féliciter
Angèle Lemort,
Thierry Diez,
Jérôme Decourcelles, Claire Tatin, Éric Rolland
Compte rendu de la lecture :
- « 2h30 ! »
- « Eh oui Jean-Luc, 2H30. Donc ne prévoyez pas de bouteille de cidre ce soir, on ira prendre un verre après au restaurant du coin pour ceux qui le désirent (et seront encore en vie ?...), sinon je vais me faire étriper par le directeur du théâtre… »
- « Ouh là là ! » me disais-je intérieurement, en me préparant au pire, « Ils doivent sacrément m’en vouloir de leur avoir fait un coup pareil ! »
Pourtant Marie Josée, lors d’une lecture en tête à tête, m’avait déjà fortement suggéré de couper dans le texte…Je m’étais certes exécuté mais incapable de trancher, croyais-je, dans le vif de l’enfant que j’avais mis au monde, j’avais sans nul doute laissé beaucoup de gras, au risque de laisser planer sur cette lecture la double menace d’une longue soirée d’ennui et d’un très regrettable (et très évitable) incident diplomatique…
C’est donc pétri de culpabilité et après avoir longtemps tourné autour du théâtre que je me décidai, la mine contrite et marchant sur des œufs, à franchir les portes du théâtre Darius Milhaud…
Après avoir salué Marie Josée, je tentai maladroitement de rattraper le coup : - « Vous auriez dû faire des coupes… » - « Ah c’est trop tard ce n’est pas maintenant que je vais leur dire de couper ! » - « Bien sûr bien sûr » approuvai-je sans grande conviction…
Je rentrai alors dans la salle avec les derniers spectateurs et m’installai timidement au bout du banc, près de la sortie…
2h30 plus tard je ressortais transporté par l’expérience, moi qui voyais pour la première fois l’un de mes textes éveillé à la chair et à la vie par le talent des cinq comédiens et la direction juste, sagace, éclairée et éclairante de Marie Josée. En dépit du piège que je leur avais bien malgré moi tendu, les comédiens, totalement investis, avaient su, faisant fi des faiblesses et des longueurs de ma pièce qui m’apparaissaient désormais en pleine lumière, nous tenir en haleine et restituer l’intensité dramatique de cette longue cure psychanalytique qu’est « Un divan pour la scène »…
Mille mercis à Jérôme, Thierry, Angèle, Eric, Claire, et Marie Josée pour cette magnifique lecture et cet exercice de haute volée ! Cette soirée, commencée pour moi sous les auspices de la crainte et du tremblement, et achevée dans une secrète exultation, restera, grâce à vous, longtemps gravée dans ma mémoire !
Et merci à l’association « Des Mots et des Actes » ! Qu’elle continue de poursuivre avec bonheur sa belle mission de révélation des auteurs et des textes à eux-mêmes !
Jean-Luc Solal
29 avril 2013
DES YEUX DE CAÏMAN
lecture d'un texte de Bruno Paternot
lundi 29 avril 2013
à 21h au Théâtre Darius Milhaud
Témoignage sur les non-dits entre un parent et ses enfants, ce texte en forme de soliloques (ni dialogues, ni monologues) ouvre un monde intime et douloureux, creuset des secrets et des colères enfouies, révélées face à la mort imminente. La mère, consciente de tout se qui se passe autour d’elle mais incapable de s’exprimer, s'en veut d'avoir raté ses enfants. Tandis que le fils si choyé fuit ses responsabilités, mère et fille sont comme le miroir l'une de l'autre, dures, refusant de pleurer, chacune repoussant avec colère l'image d'elle-même que l'autre lui tend dans ses « yeux de caïman ». Tout reste en suspens dans cette ambiance d’hôpital où la vie ne tient qu’à un fil. La mère attend de sa fille qu'elle la débranche. Le fera-t-elle ?
lecture dirigée par Marie Josée Brakha
avec Marc Alberto (le fils), Maria Salvetti (la fille), Béatrice Wenger (la mère)
vidéo : extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4, extrait 5
compte-rendu de la lecture :
La soirée fut en toute intimité, à Paris comme en province le théâtre contemporain n'attire pas les foules. Mais un public consciencieux et vraiment à l'écoute, aussi ténu soit-il, en vaut mille.
Cette lecture fut vivifiante pour moi. Déjà parce que le texte/bébé s'échappe et c'est tant mieux. Je suis à un stade de mon écriture où les textes joués/lus par d'autres m'apportent un belle bouffée d'air. Cela me permet de voir ce qui est de mon propre ressenti et ce qui est de l'ordre des images inhérentes au texte. Puis, si j'écris du théâtre, c'est pour donner le texte aux autres.
Ce qui était très beau, c'est ce qui est passé en dehors des mots. Les regards (ou les non-regards) offerts généreusement au public. Ils ont accompagné les mots très justement, là où il fallait.
Ce qui était très juste, je pense (mais peut-être ne suis-je pas le mieux placé?) c'est que les trois comédiens ont creusé chacun une énergie très différente tout en étant dans une belle volonté de transmettre. Les acteurs ont été à la hauteur des personnages et leur ont tenu tête pour une lecture plus complexe qu'un simple règlement de comptes.
La soirée continua dans la joie autour d'un verre, qui fut bien apprécié, lui aussi.
En tout cas, merci pour cette soirée et à un de ces jours sur les bords d'une autre scène,
Bien affectueusement,
Bruno Paternot
27 mai 2013
A L'AUBE, J'AI RENCONTRÉ MON VOISIN ORESTE
lecture d'un texte de Nicole Buresi
lundi 27 mai 2013
à 21h au Théâtre Darius Milhaud
Oreste à la gare, seul, à la fin de la nuit, effondré et un peu éméché, attend le train qui le conduira chez Pylade dans l’espoir de trouver un peu de paix. Il parle de ce qu’il a vécu dans un monde de guerres, de familles éclatées, de capitaines d’industrie soumis à la finance et de règlements de compte familiaux où chacun défend ses raisons et sa place… Apparaissent Tyndare, Léda, Clytemnestre, Électre… confrontés à la finitude et à l’angoisse quand le corps se délabre, quand la solitude fait chavirer l’esprit à la dérive… Dramatique, sans aucun doute, mais pas seulement…
lecture dirigée par Marie Josée Brakha
avec : Stephanie Reynaud (Maria), Lisbeth Wagner (Léda), Virginie Paluskiewicz (Clytemnestre), ), Daniel Counillet (Égysthe), Mélanie Peyre (Électre), Claude Talbi (Oreste), Jean-Pierre de Lavarene (Tyndare)
compte-rendu de la lecture :
Ce soir, au théâtre Darius Milhaud, pour la première lecture publique de ma pièce, À l’aube, j’ai rencontré mon voisin Oreste, une bonne vingtaine de spectateurs étaient réunis. J’ai été très émue de voir mes personnages s’incarner, prendre vie sur une scène, m’échapper, portés par des acteurs que je ne connaissais pas, et de sentir que le texte exprimait, à leurs yeux aussi, des sentiments universels. En sortant, j’étais encore sous le coup de l’émotion, dans une sorte d’état second.
Il faut dire que les comédiens jouaient très bien. Oreste, à la fois récitant et personnage qui passe de l’un à l’autre avec naturel et sait, malgré sa jeunesse, mettre en valeur son évolution au fil des tableaux, de l’incompréhension du début jusqu’à sa révolte finale ; Léda, si émouvante dans son interprétation de la vieille dame angoissée, perdant pied physiquement et dérivant mentalement ; Tyndare, vrai, digne, confronté à l’univers sans âme des Grands Magasins, alors qu’il est presque à l’agonie ; Clytemnestre, à la fois hiératique, autoritaire, agaçante et fragile, coincée entre sa mère et son amant qui la délaisse, mais surtout inconsolable de la mort de sa fille aînée et gardant une révolte intacte contre Agamemnon, celui qui lui a tué Iphigénie, au nom de lois économiques impitoyables. Electre, juste et simple dans son rôle d'adolescente en colère qui lui va si bien que l’on n’a pas l’impression qu’elle le joue ; Égisthe avec ce cynisme que je lui prête, et qui paraît naturel, à force, sans doute, d’être réfléchi et travaillé ; et Maria qui prend généreusement et talentueusement à cœur un rôle pourtant « petit » par le nombre de répliques. Merci à tous les comédiens pour ce beau travail, servi par un jeu d’éclairages servant intelligemment la compréhension de la pièce.
C’est vraiment une aventure enrichissante à laquelle j’ai été heureuse de participer. Un grand merci à Marie Josée Brakha pour cette chance qu’elle offre aux auteur(e)s sélectionnés de voir leurs textes incarnés. Elle est partout, plaçant les spectateurs de façon à ne pas gêner la captation du spectacle, réglant les mouvements des comédiens, les éclairages, faisant les voix d’enfants, lisant les didascalies, enregistrant la pièce et prenant des photos… Chapeau ! Merci Des mots et des Actes, une très belle initiative…
Amicalement
Nicole Buresi
P.S. : Pourrait-on, éventuellement, demander à l'un des comédiens de remplacer l'un des nôtres, en cas de problème ?
Prochaines lectures publiques de la pièce :
Au Kibélé, 12 rue de l’Échiquier. Paris 75010 le vendredi 31 mai à 21h30
À Avignon, Espace Alya, le 23 juillet à 21 heures
1er juillet 2013
POURQUOI HÉCUBE
lecture d'un texte de Matéi Visniec
lundi 1er juillet 2013
à 21h au Théâtre Darius Milhaud
La figure d'Hécube, reine tragique dépeinte par Euripide, mère meurtrie, symbole de la douleur infinie, interpelle encore. Parce que le monde n'a pas vraiment beaucoup changé : les hécubes se sont, en effet, multipliées et, par une sorte de malédiction historique, exactement dans les régions où autrefois avait lieu la guerre de Troie, le sang continue à couler, les mères enfantent sans cesse des guerriers.
Matéi Visniec n'actualise rien. Mais il pousse Hécube à apostropher les dieux. Quand elle frappe à la porte de l'Olympe pour poser cette question simple mais essentielle : "pourquoi ?", furieux, irrité par son insistance, Zeus s’indigne: "comment une mortelle a-t-elle pu avoir la force de venir jusqu'ici pour nous interpeller ?" L’un des dieux répond: "lors de la création du monde, cette règle fut inscrite dans ses fondations : lorsque le poids de la douleur d'une mère devient plus lourd que le poids du monde, elle a le droit de demander des comptes"
lecture dirigée par Marie Josée Brakha
avec :
Marie Gulla (Récitante), , Claude Talbi (Polydore), Thierry Diez-Pommarès (Polymestor), Sébastien Bidault (Hephaïstos)
Lionel Mur (Berger), Jean-Jacques Chollet (Vieillard Aveugle), Mélanie Peyre (Jeune Fille)
les dieux : Thierry Diez-Pommarès (Zeus), Sébastien Bidault (Hephaïstos), Guillemette Ferrié (Héra), Claude Talbi (Apollon), Stéphanie Reynaud (Aphrodite), Gilles Pernet (Poséidon), Jérôme Decourcelles (Hermès)
le Chœur : Daniel Counillet, Béatrice Bonnaudeau
Clément Boler (Ulysse), Marie-Émilie Michel (Polyxene),, Victoria Élisabeth (Devineresses)
Béatrice Wenger (Hécube)
Matéi Visniec est venu discuter avec les comédien-ne-s et le public après la lecture
vidéo : extrait 1, extrait 2, extrait 3
compte-rendu de lecture :
Chère Marie Josée Brakha,
Concernant la lecture de ma pièce "Pourquoi Hécube", lecture que vous avez organisée, voici quelques impressions :
Beaucoup d'émotion, tout d'abord. Vous avez entraîné dans cette aventure toute une équipe, de nombreux comédiens qui ont incarné merveilleusement une bonne vingtaine de rôle. On a senti très vite, lors de la lecture, le travail en amont, l’engagement total des comédiens et aussi leur plaisir de lire ce texte.
Cela a été une très beau moment de "vérification" pour moi en tant qu'auteur : j'ai eu en quelque sorte la confirmation que mon texte fonctionne, que mes propos passent, que mon message s'entend.
Beau travail aussi sur les gestuelles, sur les costumes (ils étaient presque tous habillés en noir), sur l'éclairage...
Pour résumer, un vrai cadeau professionnel offert à un auteur qui entend pour la première fois son texte. Cela renforce, motive, stimule, provoque toute une série de réflexions. D'ailleurs, la discussion finale avec le public a été aussi d'une grande importance, comme sa réaction.
Un grand merci et peut-être à bientôt pour une nouvelle lecture en première absolue.
Matéi Visniec
« Écritoire » présente :
30 septembre 2013
ACCUSÉ ... LEVEZ-VOUS !
lecture d'un texte de Claude Salama
lundi 30 septembre 2013
à 21h au Théâtre Darius Milhaud
Un homme. Son nom : Dupont. Parce que cela pourrait être n’importe lequel d’entre nous.
Il a eu une vie exemplaire. Mais sa femme s'est suicidée. Il s’interroge sans trêve. A-t-il fait tout ce qu'il fallait pour la sauver ? Douloureux questionnement. Incessant. Ne trouvant pas de réponse... il dépose plainte contre lui-même.
Le procès commence devant un tribunal improbable… Procureur impitoyable,il est aussi l'avocat de la défense !
La sentence tombe, implacable. Le procès est terminé. Et pourtant il entend encore l'appel obsédant : «Accusé… Levez-vous !»
lecture dirigée par Marie Josée Brakha
avec :
José da Silva, Nicolas Rechner
Baptiste Philippe, Roland David
Claude Salama a échangé avec les comédiens et le public
compte-rendu de la lecture :
Chère Marie Josée,
J'aimerais que vous transmettiez de ma part et de celle de plusieurs spectateurs l'émotion qui a été ressentie pendant la Lecture hier. Au début, j’ai été surpris, étonné d'entendre d'autres voix que celles avec lesquelles je vivais dans ma tête. Et puis j'ai compris. C'est mon texte. Ce n'est plus ma pièce. Elle est entrée dans une autre réalité. Une autre dimension. De l'univers ferme de l'écrit à l'univers ouvert de la parole. Grâce à Roland, Nicolas, José et Baptiste. Grâce à vous, Marie Josée, bien sûr aussi ! Grâce à vous tous, le texte a été transmis. Et, qui sait, peut-être a-t-il pris son envol... Soyez-en tous remerciés.
Avec mes amitiés, le 1er octobre 2013
Je reste encore sous le coup de l'étrange émotion ressentie à l'écoute de ma propre pièce. Je tente d'analyser. Cette lecture m'a semble-t-il ouvert à une meilleure compréhension de mon écriture.
Je voulais surtout vous dire que les réactions et témoignages des spectateurs me parviennent peu à peu. Et il y a unanimité ! On me dit que les comédiens ont été excellents dans leur interprétation. L'émotion, le message sont passés,
grâce à eux. Roland David (mais tous les autres aussi) a été très apprécié. La Lecture a donné de l'élan à la pièce !
Je voulais tout simplement vous en faire part.
Amitiés, le 30 octobre 2013
Claude Salama
.
avec Salomé Mpondo-Dicka avec Marie Émilie Michel, Céline Spang et Lisbeth Wagner
avec Claire Tatin et Thierry Diez
Pour la lecture du mois de novembre, nous vous proposons deux textes dans la même soirée. Parce que nous avons perçu une grande proximité entre eux, nous présentons deux univers qui se rejoignent alors que l'un des auteurs est Guinéen et l'autre Tchécoslovaque.
lundi 25 novembre 2013
Journée de lutte contre les violences faites aux femmes
Nous leur avons dédié ces lectures,
même si les femmes de ces pièces ne sont pas seulement des victimes
à 20h30 au Théâtre Darius Milhaud
lectures dirigées par Marie Josée Brakha
THAT'S MY SOFA !
lecture d'un texte de Veronika Boutinova
avec : Jérôme Decourcelles, Virginie Paluskiewicz
Aron est Albanais, clandestin. Il a vécu huit ans à Londres avec une femme avec qui il a eu un enfant. Arrêté un matin dans le métro, il est chartérisé vers le Kosovo. Il revient à Calais pour tenter de regagner l’Angleterre. Sa femme, Jennifer, ne lui répond plus depuis son départ forcé et il la soupçonne de l’avoir dénoncé et de coucher avec d’autres hommes dans son canapé. Il veut récupérer son fils et son canapé. Mais Jennifer de son côté se prépare à son retour en regardant le Kill Bill de Tarantino et en s’entraînant au kick boxing.
Veronika Boutinova est partie du film de la vidéaste Delphine Deloget No London today ! pour écrire le dialogue brutal de ce couple à travers la Manche.
Compe-rendu de la lecture de That's my sofa ! :
C’est en chuchotis que j’ai rencontré Marie Josée Brakha puis Virginie et Jérôme : une représentation avait cours dans la petite salle du théâtre Darius Milhaud et il nous fallait être silencieux. C’est donc en parlant bas que Marie Josée a donné ses dernières recommandations aux comédiens.
Omniprésente et pleine d’énergie, Marie Josée gère la billetterie, l’accueil du public, l’installation sur la scène enfin libérée. Le public arrive et attend avec discipline de pouvoir acheter son billet et pénétrer dans la salle que je découvre. Intime, obscure. Deux tables sur la scène, Jérôme fébrile déjà installé.
C’est la toute dernière version de That’s my sofa !, la quatrième, que Jérôme et Virginie ont répété et que je vais entendre pour la première fois, avec le recul nécessaire : entendre la langue et surtout le rythme de la pièce. J’ai été très heureuse d’entendre cette lecture et de voir se confronter Aron et Jennifer. Concernant le rythme de la fable et sa structure dramatique, j’ai tenté dans cette version d’isoler Aron à Calais, puis de rapprocher Aron et Jennifer s’écharpant au-dessus de la Manche, puis de revenir sur Jennifer isolée en Angleterre pendant qu’Aron traverse la Manche pour la rejoindre et lui faire passer un sale moment. Je suis satisfaite de ce choix. Entendre pour la première fois cette version m’a été très utile. Jérôme et Virginie m’ont dit avoir eu beaucoup de plaisir à travailler la pièce et j’aurais aimé les voir debout, voir Jennifer commencer à s’échauffer, sentir la tension physique entre les deux personnages. Virginie serait une Jennifer formidable.
La lecture ensuite de Ticha-Ticha a été une surprise : un texte fort et violent aussi, une relation homme-femme tout aussi abominable, voire pire que celle de ma pièce… Marie Josée avait parlé de résonnances entre le texte d’Hakim et le mien et j’ai été en effet soufflée par les parallèles (étouffement, sexualité, corps de la femme…).
Je suis ravie d’avoir rencontré Hakim, un jeune auteur talentueux. J’ai été charmée par le côté bon enfant de cette soirée et par la passion qu’on sent animer Marie Josée qui se démène pour la défense des écritures contemporaines et que je remercie pour cela. Le site qu’elle gère est aussitôt achalandé par des photos et la captation et permet une visibilité à ces textes qu’elle défend et met en avant.
Merci beaucoup pour tout ça Marie Josée.
TICHA-TICHA
lecture d'un texte de Hakim Bah
avec : Sarah Gfeller, Jérôme Decourcelles
voix off : Marie Josée Brakha
Ticha-Ticha attend le retour de Michael, l’homme de sa vie. Michael revient, mais pour s’installer avec Penda, la fille de Ticha-Ticha.
Fait de chair et de possession, l’amour dialogue avec la mort. Une langue pulsionnelle et abrasive, un chant de vengeance et de passion pour dire les brûlures irrémédiables du corps et du cœur.
Véronika Boutinova et Hakim Bah
discutent entre eux et avec les comédiens et le public
Compe-rendu de la lecture de Ticha-Ticha :
Je viens de rentrer à la Rochelle.
Il fait beau
Ya du soleil et je regarde la mer
Merci Marie Josée d'avoir donné à entendre mon texte.
A Jerôme
A Virginie
A Sarah
Merci d'avoir donné corps à ces textes
Veronika, c'était une belle rencontre
Comme souvent qu’il m’est donné d’écouter. D’entendre. Mes textes. C’est un plaisir immense qui me submerge.
C’est beau.
Beau de voir ses personnages s’emparer du corps de l’autre
Faire de ce corps corps.
Faire de ce corps leur corps.
Prendre corps dans ce corps.
Parler dans ce corps.
Respirer dans ce corps.
Marcher dans ce corps.
Dans ce corps corps de l’autre.
Ça nous surprend.
On se surprend de voir les personnages prendre corps.
On se surprend d’entendre les personnages parler.
On se surprend d’entendre les personnages respirer.
Ça nous bouscule.
Ça nous secoue.
On pleure d’eux ou avec eux.
On rit d’eux ou avec eux.
Cette soirée au théâtre Darius Milhaud était une belle soirée.
Une belle soirée de rencontre, d’échange, de rire, de sourire.
Je ne peux que me réjouir de cette lecture et souhaiter bon vent à l’association "Des Mots et des Actes" qui s’investit à faire entendre les écritures d’aujourd’hui.
Chaleureusement
Hakim Bah